Comme il le dit avec une pointe d’ironie « On ne vient pas en psy par hasard ». Kevin Ghainder a grandi dans une famille à la rencontre de deux cultures, européenne et indienne. Jeune adolescent, il s’est vite intéressé à la singularité de cette vie familiale, une curiosité d’esprit qui l’a conduit à tenter d’en « comprendre les décalages tant dans la manière de penser, que de réfléchir ou simplement de fonctionner ».
Son intérêt pour la psychiatrie s’est renforcé au fil du temps, notamment lors de conversations inspirantes avec des amis qui s’étaient orientés vers ce domaine. Cet intérêt a été encore nourri par la découverte de billets sur le blog « Litthérapie », où un maintenant ex-interne, partageait ses expériences, ses incertitudes et ses réflexions. Un documentaire immersif sur le service des urgences psychiatriques de l’hôpital Henri-Mondor a également joué un rôle déterminant dans son choix de carrière. Pour autant, il devra aller à l’encontre des réticences d’un père craignant que « la folie puisse être contagieuse ».
Selon Kevin Ghainder, « La psychiatrie est une discipline à l’exercice complexe dont la pratique et l’éducation à la symptomatologie rendent humainement humble. Il y a une grande diversité des pathologies et autant de prises en charges différentes que de patients différents ». Au-delà de l’approche médicale, de la clinique et des traitements, « c’est aussi prendre en compte la question sociale du patient et de son environnement en proximité avec le réseau des institutions ». Il faut aussi savoir composer avec la question politique, Kevin estime que « l’on juge du degré de civilisation d’une société à la façon dont elle traite ses fous, ses pauvres et ses vieux » s’inspirant de la citation du Dr. Lucien Bonnafé.
Au cours de son internat à l’EPSM, Kevin Ghainder s’est senti légitime « à explorer le champ des possibles d’une discipline où tout est à découvrir, à explorer, à prouver, à construire ». Une démarche qui s’est nourrie de ses rencontres avec les médecins qu’il a croisé : le Dr. Alexandre Dubanchet, le Dr. Guillaume Callery, le Dr Antoine Devos et le Pr. Éric Bui. Dans les situations complexes, ces pairs ont toujours été disponibles, à l’écoute pour le soutenir et l’accompagner.
À l’issue de son parcours de formation, Kevin Ghainder souhaite exercer le métier de psychiatre auprès des personnes réfugiées et migrantes. « Ces populations en situation de grande précarité souffrent de psychotraumatismes. Dans un contexte où l’aspect sécuritaire prédomine, elles rencontrent de grandes difficultés dans leur accueil et dans l’accès aux soins. Enfin, le contexte international et la crise climatique fragilisent encore davantage ces populations déjà exposées et vulnérables ».
*Equipe Mobile Psychiatrie Précarité / Service Médico-Psychologique Régional.